MYTHOLOGIE MESOPOTAMIENNE

En terme géographique la Mésopotamie, qui signifie en grec «entre les fleuves», regroupe les civilisations des Assyriens, Akkadiens, Babyloniens et Sumériens, qui se sont développées durant trois millénaires. entre les grands fleuves le Tigre et l'Euphrate et se situe actuellement dans la république d'Irak.

Assyrie : région septentrionale de la Mésopotamie dont Ninive, Ashur, Kalhu, Dûr Sharrukin étaient des villes principales.

Akkad : région septentrionale du sud de la Mésopotomie dont la ville pricipale est Akkad fondée par Sargon au XIVe siècle avant notre ère.

Babylonie : partie méridionale de la Mésopotamie dont Babylone était la ville principale.

Sumer : partie méridionale de la Babylonie.

Cosmogonie

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les mythes cosmogoniques mésopotamiens qui traitent de la naissance de l'univers le font à plusieurs reprises par un récit de la séparation du Ciel et de la Terre.

 

Sumériens :

Les sumériens seraient les créateurs de l'écriture, dite cunéiforme. Ils mettent en place une première mythologie, ainsi qu'une première cosmogonie, qui seront reprises et améliorées par la suite par leurs successeurs. Elle est racontée dans le poème de « l’ Epopée de la Création » rédigé au XIIème siècle av. notre ère.

« Lorsqu'en haut le ciel n'était plus nommé et qu'en bas la terre n'avait pas de nom », il existait deux principes humides : l'Apsu, ou Océan primordial d'eaux douces, et Tiamat, la mer d’eaux salées, « dont les eaux se confondaient en un ». D’eux naissent des générations de divinités : Moummou (tumulte des flots) puis deux serpents monstrueux, Lahmou et Lahamou, qui enfantent Anskar (le monde céleste) et Kishar (le monde terreste). A leurs tours, Anskar et Kishar engendrent trois dieux qui se partageront la domination du monde : An (le ciel), Enlil (la terre) et Enki (l’océan) ainsi que d’autres divinités : les lgini, (qui peuplent le ciel), les Announaki (génies des enferts qui exploitent les dieux Igigi en les faisant travailler durement afin de nourrir tous les dieux).

 

Babyloniens :

Au commencement des temps, était le couple Apsou (l'abîme des eaux douces) et Tiamat (la Mer d’eaux salées). D'eux naissent des générations de divinités jusqu'à Anu (An) et Éa (Enki), dont la turbulence exaspère les dieux anciens. Le jour vient où Apsou et Tiamat, irrités contre leur progéniture, décident de la détruire. Eta, qui perçoit toutes choses, emprisonne Apsou et le met hors d'état de nuire et procrée Marduk.

Tiamat sort de sa torpeur; elle s'entoure de monstres, à la tête desquels elle met son nouvel époux : Kingu. Éa échoue dans sa lutte contre la coalition ; Anu, venu en négociateur prend peur et renonce à son tour, à sa mission. On recourt à Marduk, qui n'accepte qu'à la condition d'occuper ensuite le sommet du panthéon. L'assemblée des dieux s'incline. Marduk vient à bout de Tiamat. Le vainqueur organise alors le cosmos : d'une moitié de sa victime (de son torse à la tête) il forme la voûte céleste, où il place les étoiles ; l'autre (de ses jambes et membres inférieurs) devient la terre. Les dieux l'acclament roi et il se bâtit une demeure céleste, prototype et image idéale de la Babylone terrestre et de son temple, l'Ésagil.

 


Panthéon des principaux dieux sous sumériens et akkadiens au IIIème millénaire av. notre ère avant l’arrivée du dieu Maduk des Babyloniens au IIème millénaire av. notre ère.


Nom en

sumérien

 

An

 

 

 

Enlil

 

 

 

 Enki

 

 

 

 

Nanna

 

 

 

 

Inanna

 

 

 

 

Utu

 

 

 

Ama Utu

Nom en

akkadien

 

Anu

 

 

 

Ellil

 

 

 

 Ea

 

 

 

 

Sin

 

 

 

 

Ishtar

 

 

 

 

Shamash

 

 

 

Marduk

 

 

 

Ville et temple

 

Uruk/Eanna

 

 

 

Nippur/Ekur

 

 

 

 Eridu

 

 

 

 

Ur

 

 

 

 

Nippur

 

 

 

 

Uruk

 

 

 

Babylone

Fonction

 

Dieu du ciel, de la végétation et de la pluie ; père de tous les dieux. il était le dieu souverain qui dirigeait tout l'Univers. Il est lié à la déesse Ki, la Terre.

 

 

Il succède à son père (An/Anu) pour devenir le souverain des dieux. Il est le dieu de la Justice et possède les tables de la destinée (les Me). Enlil est le dieu le plus important des sumériens, créateur des hommes. Remplacé plus tard par Marduk.

 

Maître de l'Abzu (eaux douces souterraines), dieu de la sagesse, des arts et des techniques. Il est l'inventeur de l'écriture, de l'artisanat et des sciences.

 

 

 

Il est le Dieu-Lune, protecteur des bergers. C'est un dieu important du panthéon et pourtant, il ne joue jamais un rôle majeur dans la mythologie. Il est également un dieu de la fertilité.

 

 

Déesse de l'Amour et de la Fertilité, mais aussi déesse de la Guerre. Sœur d'Ereshkigal (Reine des Enferts). Femme de An.

 

 

 

Dieu du Soleil et de la Justice, il est symbolisé par un disque solaire décoré par une étoile à quatre branches.

 

 

Il est la divinité de Babylone, qui le glorifie dans l'Épopée de la création.

Attributs

 

Tiare à corne

 

 

 

Autel - couronne - Tablettes des destinées

 

 

 Poisson-chèvre

 

 

 

 

Croissant de lune - Taureau

 

 

 

 Lion - Etoile du matin (Vénus) - Etoile à 8 branches - Rosette - Trident

 

Disque solaire - Disque solaire ailé - Etoile à 4 branches

 

Dragon-Serpent

 


Anthropogonie

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Mythes fondateurs

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 Sites et monuments mythiques

 

Sumériens et Akkadiens :

Le poème d’Atrahasis, le Super Sage (XVIIIème siècle av. notre ère) explique que l’homme n’existait pas encore lorsque les Célestes descendirent sur Terre, il y a 450.000 ans environ. Ces Célestes s’installèrent entre le Tigre et l’Euphrate.

Ils étaient répartis en deux groupes : Le groupe des dieux dirigeants du monde d’en bas, les Announaki, dont Anu, le fondateur de la dynastie divine était leur roi. Il résidait en permanence dans son « palais céleste » et présidait le Conseil des Grands Dieux. Parmi ces Grands Dieux, Enlil était le Souverain et détenait l’autorité sur la Terre et Enki le Prince, dit l’Ingénieux, avait fonction d’expert en toutes choses.

Le groupe des Igigi formait celui des dieux laborieux. Environ 3600 ans (certains disent 144.000 ans) après l’arrivée des dieux sur la Terre, ils en eurent assez de travailler et détruisirent leurs outils et machines.

Le vacarme des Igigi ne mit pas longtemps à réveiller Enlil qui alla chercher conseil auprès d’Anu et Enki, l’ingénieux. Anu demandant à Nintu (Ninoursag, la femme d'Enki appelée aussi Ninandin - Dame naissance) de produire un prototype humain capable d’assurer les corvées des dieux ! A charge d’Enki de fournir l’argile purifiée (mélange d’argile et du sang des deux dieux qui avaient été mis à mort pour s’être révolté contre Mardouk lorsqu’il lutta contre Tiamat).

Nintu et Enki rassemblèrent 14 matrices (de déesses, mères porteuses) dans la Salle aux Destins. 7 matrices devaient produire les femelles, 7 matrices devaient produire les mâles. 10 mois plus tard, dans le moule se trouvait la vie. La mutinerie des dieux avait conduit à la création de l’homme.

Enki enseigna aux hommes comment fertiliser la terre, comment confectionner des pioches et des houes, comment édifier de grandes digues d’irrigation afin qu’ils puissent se nourrir eux-mêmes, et fournir de la bonne nourriture aux dieux. Les hommes créés par Enki et Nintu, pouvaient vivre 25.000 ans.

 

Babyloniens :

Dans l’Épopée de la Création, c'est Marduk qui a l'idée de créer l'homme, qui doit servir les dieux. Du sang du dieu Kingu, époux de Tiamat qu'il a vaincu lors de son combat contre cette dernière, Éa (Enki) façonne le premier être à partir d'argile trempée dans la chair et dans le sang de Kingu, donnant ainsi à la créature un peu de l'intelligence divine. Marduk, fils de Enki voyant que la terre était déserte, quoique fertile, se trancha sa propre tête, et les autres dieux, ayant pétri le sang qui en coulait avec la terre, formèrent les hommes, qui pour cela, sont doués d’intelligence et participent de la pensée divine et aussi les animaux qui peuvent vivre au contact de l’air. ». La terre déserte devient fertile; alors l’homme est pétri d’une argile dans laquelle l’âme spirituelle et le souffle vital sont communiqués.

Lorsque l'humain fut créé et qu'il eut multiplié, les dieux regrettèrent leur ouvrage. En conséquence, ils prirent la résolution d'exterminer l'humanité en déclenchant le déluge. Tous sont d'accord; un seul Êa prend en pitié l'humanité et révèle à son serviteur Atrahasis, le projet. Il lui conseille de fabriquer un vaisseau dont il lui donne les mesures, d'y monter avec les siens et d'y emmener des animaux. Il échappera ainsi à l'inondation sous laquelle les dieux submergeront le monde. Ainsi fut fait; Udnapishtim le privilégié monta dans l'arche. Pendant six jours et six nuits la tempête fit rage, puis s'apaisa. Les dieux eurent vent du stratagème et le reprochèrent à Êa. Mais Ishtar, qui semblait jusqu'ici oublieuse de son rôle de déesse génératrice, se plaignit elle aussi de ce qu'on avait fait de l'humanité, et obtint que grâce serait accordée au survivant. Le héros, lorsque le bateau eut échoué sur la terre mise à découvert par le retrait des eaux, sortit de l'arche et offrit un sacrifice aux dieux qui l'agréèrent.

L'humanité est rétablie dans sa condition antérieure, mais la longévité de l'homme va se réduire sensiblement.

 

L’Epopée de Gilgamesh, l’homme qui ne voulait pas mourir.

Gilgamesh est un roi d’Uruk (Babylonie) dans la première moitié du IIIème millénaire av. notre ère. La version la plus ancienne de cette épopée, rédigée en akkadien, daterait du IIème millenaire av. JC. Universelle à double titre, elle fournit le premier récit du Déluge, qui sera repris dans la Bible. Elle met en scène l’angoisse de tout homme devant sa propre mort, impossible à éviter.

C’était un surhomme composé d’un tiers d’humain et de deux tiers de divin. Géant violent, il fut un souverain omniscient et tout puissant, qui exerçait son pouvoir aux dépends des habitants d’Uruk que les dieux finirent par prendre en pitié. Ils décidèrent de créer sur Terre un autre homme aussi beau et fort que Gilgamesh. Ainsi fut créé Enkidu « né sur les steppes » le vaillant. Il se rendit à Uruk pour défier Gilgamesh. Ils luttèrent durant plusieurs jours, mais sans que l’un ne puisse vaincre l’autre. Alors, ils se serrèrent la main, et devinrent de grands amis. Plus tard, ils durent lutter contre Humbaba, le géant gardien de la forêt. Ils le tuèrent, mais Humbaba était le protégé des dieux.

Pour punir Gilgamesh, les dieux firent mourir Enkidu. Alors Gilgamesh se mit à craindre la mort. Il voulut rencontrer le seul homme devenu immortel par la grâce des dieux après le déluge : Atrahasis (le Noé babylonien) ou Utnapishtim (le Noé sumérien).

Atrahasis conseilla à Gilgamesh d'abandonner sa recherche d'immortalité mais lui parla d'une plante qui pouvait le rendre jeune à nouveau. Gilgamesh obtint la plante du fond de la mer mais un serpent la vola, et Gilgamesh retourna dans sa ville d'Uruk, ayant abandonné l'espoir de l'immortalité ou de la jeunesse renouvelée.

 

 

Toujours plus haut : la tour de Babel

Selon les traditions judéo-chrétiennes, Nemrod, le « roi-chasseur » régnant sur les descendants de Noé, est à l'origine du projet. Babel est souvent identifiée à Babylone.

Grand bâtisseur, ce roi embellit Babylone, sa capitale, avec la porte d’Ishtar, le temple de l’Esagil dédié au dieu suprême Mardouk, les jardins suspendus et l’Etemenanki, la « Maison du fondement du Ciel et de la Terre ». C’est une ziggourat, une tour à étages de 90 m composée d’une base, surmontée d’un certain nombre de plates-formes superposées. Cela devait en faire un des monuments les plus spectaculaires de toute l’Antiquité. Elle comptait probablement 7 étages, colorés par des parements de briques émaillées (le chiffre 7 avait une valeur symbolique en Mésopotamie). Cependant sa forme n'était pas circulaire : toutes les ziggurats avaient une base carrée ou rectangulaire.

Elle est située à côté de la voie processionnelle et du temple du dieu Marduk, l’Esagil. Découverte en juin 1913, il n’en reste presque rien. Ses dimensions sont connues d’après un texte gravé sur une tablette d’argile conservée au musée du Louvre, la Tablette de l’Esagil, datée du 12 décembre 229 av. notre ère et rédigée dans la ville d’Uruk. Hérodote, qui vit la tour au Vème siècle av. notre ère, en fournit une description.

La tour de Babel est surtout connue par un épisode du premier livre de la Bible, la Genèse. Il relate la colère de Dieu contre les hommes, qui ont l’arrogance de vouloir construire un édifice s’élevant jusqu’à lui, c’est à dire au ciel (Babel pourrait aussi provenir de l'akkadien Bāb-Ilum « porte de Dieu »)

Pour les punir de leur témérité, il efface de leur souvenir la langue universelle et leur donne des langues différentes. Incapables désormais de se comprendre, ils ne peuvent plus coordonner les travaux et abandonnent leur projet.